Comment faire lorsqu’on possède peu de stylisme culinaire ?

Tu viens peut être de te découvrir une passion pour la photographie culinaire ? Ou alors tu n’as tout simplement pas les moyens de t’acheter tes propres accessoires de stylisme culinaire ?

Tu en viens à la conclusion qu’avec peu de stylisme culinaire, tes photos ne passeront jamais de ça… 

… à ça ? 

Détrompe toi !
Et ça tombe bien ! C’est exactement ce que je t’explique dans ce tout nouvel article dédié au stylisme en photographie culinaire !

Mais d’abord laisse moi t’expliquer (ou te rappeler) que le stylisme en photographie de nourriture est censé uniquement mettre en valeur le sujet, le souligner et aider à la transmission d’un message, d’une ambiance. Pour autant, de nombreux photographes s’aventurent dans un tout nouveau mouvement : le minimaliste ! 
Laissez donc tomber les torchons, les bols aux mille couleurs, les verreries étincelantes et même vos plus beaux couverts : vous avez la solution pour éviter l’achat de stylisme culinaire (ou vous laisser le temps d’acquérir une jolie palette d’ustensile !), lancez vous dans la photographie culinaire minimaliste ! 
Au programme dans cet article : 

Menu :

  1. Le courant 
    D’où vient ce style de photo ? Qui en a eu l’idée ? Dans ce premier point nous ferons un peu d’histoire ! 
  2.  Composer une photo minimaliste 
    Dans ce second point, nous verrons comment créer une belle photo, harmonieuse, car qui dit minimaliste, ne dit pas montée de toute
    pièce ! Il faut la composer avec soin !
  3. Mettre en valeur son sujet
    Enfin, nous verrons comment mettre en valeur le sujet : le plus important car la photo est axée quasiment uniquement sur votre sujet ! Vaut mieux qu’il soit correctement présenté.

L’article : 

1. Le courant

On vient enfin au chose sérieuse haha ! Et oui, auparavant ce n’était que l’intro 😂

Le minimalisme, un mouvement caractérisé par une composition épurée en élément et une simplicité de lecture, est un mouvement très tendance de nos jours. Toutefois, ce mouvement ne remonte pas de la veille : c’est un courant remontant aux années 60. Il fût créé aux Etats-Unis au cours d’une rébellion de deux artistes, Sol LeWitt et Donald Judd contre l’expressionnisme abstrait. 
Le mouvement minimaliste est utilisé dans de nombreux domaines tel que la mode, la décoration intérieur et la photographie. En photographie culinaire, ce mouvement est souvent utilisé pour des pubs afin de mieux mettre en valeur le produit de la marque. Il ne vous suffira que d’allumer la télévision pour le constater ! Il est donc utile de le maîtriser si vous vous lancez dans une carrière professionnelle de photographe culinaire.
Ainsi dans notre cas, notre regard doit se concentrer uniquement sur notre plat à l’aide d’une accessoirisation très épurée qui vient souligner la texture et la couleur du plat. 

Ce domaine de la photographie est donc parfait lorsqu’on n’a pas ou peu d’accessoires de stylisme culinaire ! 

Cependant une photographie minimaliste n’est pas si facile qu’il en paraît à réaliser. Il faut partir du principe qu’une photo minimaliste réussie est une photo qui émeut le public au premier coup d’œil, qui transmet aisément son message et son ambiance. C’est cet apprentissage de la photographie minimaliste que nous verrons dans les deux points restants de cet article : alors en avant ! 

2. Composer une photo minimaliste

A. Les accessoires 

Une photo minimaliste c’est par définition une photo contenant peu de stylisme culinaire. Mais alors, quelle est la limite à ne pas franchir ? 
À vrai dire, il n’y a pas proprement de limite à franchir, juste ne pas charger la photo. Il faudra donc mettre au grand maximum 4 éléments de stylisme culinaire (le sujet ne comptant pas bien évidemment !) mais cela peut varier et ne dépend que de vous ! 

Vous devrez mettre un fond photo, ainsi que le récipient de votre sujet. Ce qui totalise déjà deux éléments. 
Par exemple, sur la photo ci contre, nous pouvons voir l’apparition d’un fond uniquement ainsi que des choux.

Vous pourrez éventuellement ajouter un torchon, une serviette ou bien un verre en arrière plan, quelques fleurs et feuilles : à vous de voir ! 

C’est le cas de ce flatlay mettant en scène un « plongeon » vers le clafoutis, suscitant au public une envie de prendre une part !

Il vous reste une dernière possibilité : mettre en avant uniquement votre sujet. C’est le cas ici de ce brookie ou on ne voit que lui. 
Il faudra faire attention à ce que la photo ne soit pas plate. C’est pourquoi j’ai ici décidé de rajouter du chocolat pour évoquer l’ingrédient usé dans la partie brownie mais aussi pour susciter de la gourmandise !

C’est le moment idéal de susciter des émotions chez le public !

N’oubliez pas que vous pouvez aussi utiliser vos mains pour rajouter une présence humaine comme ici ! 

B. Le cadrage

Justement, en parlant de zoomer uniquement sur le produit, nous allons donc parler de cadrage. C’est un élément tout aussi important que le stylisme car c’est lui qui va décider de la place que prendra votre sujet dans le reste de l’image.

Vous aurez donc trois choix de cadrage possible ici : 

1. Le cadrage serré. C’est le type de cadrage favori des photos minimalistes car celui-ci permet de zoomer sur le sujet mais de laisser un peu de place pour d’autres objets de stylisme (ou de l’espace vide, alias espace négatif). Il permet toutefois de dévoiler la textured e votre produit avec précision tout en instaurant une ambiance. 

C’est le cas de ce tiramisu où, en plus de voir sa texture, on ressent une sensation de confort et de douceur ! 

2. Un cadrage macro, c’est un zoom encore plus puissant que lors d’un cadrage serré, si puissant que l’on ne distingue que notre sujet. C’est le cas du brookie juste un peu plus haut ! Il n’y a la place pour aucun élément de stylisme, même le fond ! C’est le moment idéal pour mettre en valeur la texture et les aspérités de votre produit !

3. Enfin, le cadrage large. Il permet de jouer avec l’espace négatif. Le sujet ici pourra occuper une toute petite partie de l’image tout comme il pourra en occuper la majorité. 

Avec cette photo de myrtille, nous pouvons clairement voir que la photo est composée au 2/3 de vide, ce qui permet de nous concentrer sur le sujet : les myrtilles ! 

C. L’espace négatif

On vient donc à ce fameux espace négatif ! C’est qui ? C’est quoi ? Ce terme assez mystérieux désigne juste l’espace inoccupé dans une photo. Cette espace peut être plus ou moins grand en fonction de l’effet que l’on souhaite créer, il a cependant l’avantage de laisser respirer la photo. C’est à dire que nos yeux ne cherchent pas à analyser tous les éléments de la photo, ils se concentrent uniquement sur la partie occupée. Cela apporte donc une notion de tranquillité et de calme. 

De plus, le vide renforce la présence du sujet, ce qui est fortement utile dans le cadre d’une photographie minimaliste !

C’est le cas de cette photo où nous nous concentrons uniquement sur l’action réalisée ! N’est ce pas plus agréable que de voir dix millions d’objets ? 

D. Les règles de composition

Je ne vais pas vous le cacher, mais que ce soit en photographie plus classique ou alors minimaliste, il faudra toujours respecter les règles de composition afin de donner de l’harmonie à votre photo ainsi qu’accorder de l’attention à votre sujet. Parmi ces règles, vous utiliserez bien souvent le centre de la photo, les tiers, la règle des triangles d’or et enfin, les courbes. Mais je ne vous détaille pas plus car les règles de compositions seront le sujet d’un prochain article ! 

Avec ces délicieux brigadeiros, dont la recette est juste ici, j’ai utilisé la règle des triangles d’or ! 

3. Mettre en valeur son sujet

A. La lumière

Après avoir correctement placé vos accessoires et cadré votre photo, il ne restera plus qu’à s’assurer que votre sujet est correctement mis en valeur. Pour cela, il existe plusieurs procédés tel que la lumière ! 

Il est important de le dire (le redire pour certain), mais la photographie signifie peindre avec la lumière. Avec une mauvaise lumière, une mauvaise orientation, la photo ne sera que mauvaise ! 

La lumière va vous servir à mettre en valeur le relief de votre sujet. Vous allez pouvoir révéler au public son coté mousseux, ou bien frais. Plutôt humide ? Pas de soucis, c’est aussi possible ! Il vous suffira juste de vous poser les bonnes questions :

  • Quelle doit être l’orientation de ma lumière par rapport à l’appareil photo ?

Un contre jour (lumière face à la caméra) mettra parfaitement en valeur vos boissons. Il favorisera aussi le dessin des contours de vos sujets et leur texture, comme des cakes par exemple, au détriment parfois des couleurs !
(voir photo 1)

Une lumière latérale (angle plus ou moins droit formé par l’angle Lumière-Sujet-Caméra) favorisera les contrastes au sein de la photographie et permettra un rendu plus doux.
(voir photo 2)  

  • Lumière plutôt douce ou dure ?

La lumière douce projette des ombres plus floues, moins marquées. Une lumière plutôt douce est utilisée pour donner de la légèreté à la photo ainsi que de la douceur, une impression hivernale. Parfait pour une ambiance cosy, autour d’un feu, sous un plaid !
(voir photo 3)

Ou alors une lumière rude, qui projette des ombres marquées et très sombres, favorisant ainsi le contraste en donnant du relief à la photo. 
(voir photo 4)

Photo 1

Photo 2 

Photo 3

Photo 4

B. Le dressage du sujet

Si la lumière est extrêmement importante pour obtenir une belle photo, il en va de soit que le dressage de votre sujet reste la clé de la réussite ! N’oubliez pas que l’attention se porte uniquement sur le sujet. Il vaut donc mieux qu’il soit bien présenté de façon à être le plus appétissant et le plus gourmand possible afin de donner envie au public de réaliser la recette ! 

Voici quelques astuces pour réaliser un dressage qui tape à l’œil : 

  1. Rajoutez de la couleur. Des herbes, des fruits, quelques grains de sel, du coulis etc apporteront à votre plat un peu plus de couleur et de relief. Pensez à la roue chromatique pour harmoniser ces couleurs ! 
  2. Donnez du mouvement à votre dressage ! Pochez ou placez vos éléments en dessinant des courbes peut donner du mouvement et de la fluidité à votre photo ! 
  3. Invitez le public à se servir. Plantez pour cela une cuillère dans votre préparation ou bien découpez voire croquez une part de ce plat.
  4. Pensez bien à mettre en valeur les textures afin de ne pas rendre monotone votre sujet. Il sera bien plus appétissant si l’on voit que ce gâteau est fondant à l’intérieur ou que cette boisson est pétillante ! 

Je crois qu’il est enfin temps de se laisser !
Cette photo de chocolat fondu m’a ouvert l’appétit, je vais m’engloutir quelques tablettes je pense haha 😅😂
J’espère que cette article t’aidera à progresser et que ta prochaine photo minimaliste sera superbe. En tous cas, n’oublie pas qu’il faut s’entraîner pour arriver à ses fins 💪 Ce n’est pas grave si tu ne réussis pas du premier coup, l’important est d’avoir les clés en main et d’essayer. 

N’hésite pas à me proposer d’éventuels sujets pour de prochains articles sur la photographie culinaire et je te dis à très bientôt,
Maxime

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